Les insignes

Les insignes militaires sont une survivance des blasons de l’ancien régime qui rassemblaient autour d’une même symbolique les soldats d’un même corps et constituaient un signe de reconnaissance.
Afin d’améliorer ces objectifs, les premières ordonnances créant, non pas un insigne, mais un uniforme commun aux troupes de la même arme, remontent au roi Louis XIII.

Uniformes et couleurs, de Louis XIII à la « Grande guerre »
Mousquetaire du Roi Louis XIII (1622)

Cependant les dispositions prises sous Louis XIII sont peu appliquées.
Sous Louis XIV les régiments portent les couleurs de leur colonel et c’est une ordonnance de Louvois qui rend l’uniforme obligatoire permettant de reconnaître aisément les différentes armes. Sous Louis XV, Choiseul impose le blanc à l’infanterie, le bleu à la cavalerie, le vert aux dragons. Sous Louis XVI les régiments, classés en six séries, s’identifient aussi par la couleur des revers et des parements.

Ainsi, comme le note l’historien Paul Milleliri, la richesse des bannières, des drapeaux et des uniformes prirent le pas sur les armoiries portées sur les armures ou sur les écus.
Avec le Premier Empire, les plaques de gibernes, de shakos, de baudriers, les broderies des sabretaches et les couleurs, différentes, des retroussis, collets, revers, parements ronds et boutons se développent et permettent clairement de différencier et d’identifier chaque régiment. Leurs soldats sont fiers d’en porter les couleurs.
A la veille du premier conflit mondial, les uniformes des armées européennes ressemblent encore à ceux du 19e siècle. Les tenues voyantes portent souvent les couleurs nationales (le bleu et le rouge garance pour l’infanterie française), les armées ayant besoin, tant sur le plan de la reconnaissance que sur celui de la stratégie, de se caractériser et de s’identifier grâce aux particularités de leurs uniformes.

Voie sacrée et bleu horizon

Cependant, la Première Guerre mondiale, guerre moderne tirant profit des importantes innovations technologiques et industrielles de l’époque, ouvrant à de nouvelles armes et à de nouveaux moyens notamment de transport, va faire évoluer la stratégie, les matériels et les équipements.
Ainsi, sur le terrain deux nécessités apparaissent : d’une part adopter de nouveaux uniformes moins voyants, et d’autre part apposer un système de marquage sur les nombreux véhicules routiers utilisés (militaires et réquisitionnés).
Ces deux évolutions seront à l’origine de la création des insignes militaires rappelant les blasons d’autrefois…

« Voie Sacrée »…

Voie Sacrée

En effet, lors de la bataille de Verdun, sur la célèbre « Voie Sacrée », route stratégique reliant Bar-le-Duc à Verdun, il est compté en 1916 jusqu’à 6.000 passages de véhicules par jour, soit la moyenne d’un toutes les 14 secondes. Ceux-ci transportent, par semaine, environ 90.000 hommes et 50.000 tonnes de matériel, munitions, ravitaillement, nécessitant 200.000 litres de carburant par jour…
Ces performances ne peuvent être atteintes que par une organisation rigoureuse des transports assurée par la Commission régulatrice automobile.

Mais il apparaît que dans la pratique, l’emploi des convois, l’embarquement des troupes, le chargement des camions, la régulation du trafic, nécessitent sur le terrain la création d’un système simple de repérage et de positionnement des véhicules. Ainsi, sans en référer au commandement, l’idée de créer des marques distinctives peintes ou dessinées sur les carrosseries émerge. Et, prenant le pas sur le système complexe de numérotation officiel qui prévalait jusqu’alors, des insignes sont créés.

Cependant, le règlement n’autorisant pas à peindre sur les véhicules, le commandement interdit immédiatement cette pratique, par respect du matériel, mais surtout par crainte de ne pas maîtriser ce qui paraissait une fantaisie ou une mode. Mais devant l’indifférence et le manque de réaction à son ordre, le commandement demanda alors que lui soit soumis les projets d’insignes pour approbation. Finalement, dans l’incapacité d’imposer ses vues, il dut se contenter d’enregistrer l’adoption des insignes, le règlement entérinant la pratique.

Ainsi aucune règle ne jugulant l’imagination des créateurs (souvent d’authentiques artistes), les premiers insignes sont des réalisations spontanées, n’obéissant à aucun précepte, mais révélatrices de l’univers des combattants. Les sources d’inspiration puisent dans la vie quotidienne, les valeurs et les sentiments des soldats : le patriotisme (le Gaulois, l’Alsacienne en costume régional, la Marseillaise, la cigogne de Strasbourg), la femme (l’infirmière, la Parisienne…), les missions à accomplir, les distractions, les rêveries…

Apparaissent des animaux familiers, exotiques, fantastiques ou de bandes dessinées, des scènes de la vie civile, des représentations de statues antiques, des outils, des éléments de jeux tels que les dés ou les cartes à jouer, des figures géométriques…, et aussi des mises en situation graphiques où se confondent humour, dérision, cocasserie et autre facétie.

Sections automobiles

En exemple, chacun connait « La vache qui rit ». Mais peu savent que le dessin du célèbre illustrateur Benjamin Rabier fut (avant de devenir en 1921 l’image de marque d’un fromage fondu) l’insigne figurant sur les autobus parisiens réquisitionnés de la section RVF B.70 (Ravitaillement en viande fraîche…). De plus, le dessin portait en mention « la wachkyrie », calembour visant bien sûr à moquer les « walkyries » de la mythologie germanique, lesquelles servaient d’emblèmes aux formations de transport des troupes allemandes. C’est Léon Bel, soldat de la section, qui eut l’idée de reprendre après-guerre, avec l’accord de Benjamin Rabier, le nom et le dessin de cette vache désopilante pour… sa fromagerie (opportuniste, certes, mais nous n’allons pas en faire tout un fromage…).

A noter cependant que la carrière militaire de « La Vache qui rit » ne va pas se terminer avec la fin de la Grande Guerre. En effet, un quart de siècle plus tard nous retrouvons notre héroïne…, mais cette fois, dans le camp d’en face !

En effet en 1941, le capitaine Metzler, commandant le sous-marin allemand U-Boot-69, va donner pour emblème à son redoutable submersible, notre sympathique « Vache qui rit » qu’il vient de découvrir sur le couvercle de la boîte du fromage fondu acheté à Lorient.

La « Vache qui rit » sera désormais peinte sur le kiosque du sous-marin. Et plus tard, le capitaine ira même jusqu’à publier ses mémoires de guerre sous le titre « Die lachende kuhe » (« la vache qui rit » en allemand), ignorant totalement et définitivement l’histoire et l’allusion ironique des soldats du Train des équipages militaires français de 1917 !… 

Cependant l’U-Boot-69, commandé par le capitaine Gräf, sera coulé en 1943 par le destroyer britannique HMS Fame. Un « coup en vache », probablement.

Mais revenons à la Grande Guerre… et à la « Voie Sacrée ».

Un autre convoi arbore sur ses camions un singe dénommé « le singe affreux ». Et l’on découvre que le chef de groupe est le capitaine de Saint-Chaffray…

Devant cette créativité débordante et débridée (mais qui met un peu de bonne humeur…), sont progressivement et inévitablement mises en place des règles qui régissent la conception des insignes. Ce sont là les premières traces de la symbolique militaire moderne.

… et « bleu horizon »

Fantassin avec son nouvel uniforme

En 1915, dans ce nouveau type de guerre, il faut se résoudre à remplacer les uniformes d’arme, trop colorés, trop voyants, par une tenue collective neutre « bleu horizon ». C’est la première tenue « camouflée » de l’armée française. Si les soldats sont moins en insécurité, ils se sentent par contre noyés dans la masse, sans signe d’identification et de reconnaissance, d’autant que les écussons en tissu portés sur le collet des effets sont peu visibles et guère significatifs.
Désormais, il s’agit donc de pourvoir à un besoin immédiat simple et précis qui s’impose à tous.
Celui de redonner une identité aux militaires.

Des insignes de corps… nées dans les tranchées

Le besoin est tel que, sur le terrain, dans les tranchés de Verdun et de la Somme, de nombreux soldats reproduisent spontanément les marques et les signes distinctifs de leur unité. Ils se servent de matériaux qu’ils ont sous la main, notamment le cuivre des douilles d’obus.
C’est ainsi qu’ils créent les premiers insignes métalliques…

Et c’est alors qu’à partir de 1916, officiellement cette fois, des insignes de poitrine apparaissent chez les chasseurs à pied et dans les nouvelles armes (aviation, chars de combat, service automobile). Au printemps 1917, l’artillerie se dote elle aussi d’un insigne commun à ses unités.

La tradition du Corps

Dans les années 1930, les insignes peints sur les carrosseries des véhicules militaires fleurissent autant que les insignes métalliques sur les uniformes. La similitude de dessin entre la vignette peinte sur le véhicule et la broche émaillée de poitrine, inscrit l’insigne dans la tradition du corps et en fait un élément d’identité.

Afin de créer un cadre réglementaire, une circulaire de 1938 précise que « les insignes distinctifs métalliques » sont réservés principalement aux corps de troupe, et des textes de 1938 et 1940 préfigurent l’homologation et la constitution d’une collection officielle (qui avait été annoncée dès 1919). Le port des insignes de poitrine se développe alors et la marque « Drago » met sur le marché d’esthétiques insignes émaillés.

En juin 1945, le « Service historique de la Défense » crée le bureau d’études de la symbolique militaire. Il est alors exigé que tout projet d’insigne, assorti de l’explication de tous les éléments de sa composition, devra être présenté au service de la symbolique pour homologation. Une division administrative propre à chaque armée veillera à l’application des règles héraldiques et à la concordance du symbolisme avec l’historique et la mission des unités. Un numéro d’homologation sera alors attribué à l’insigne.

En 1960, le pouvoir d’homologation est donné aux chefs des services historiques, et l’année suivante le bureau d’études devient « section symbolique ».

Mais on observe que, depuis plusieurs décennies, l’emploi des insignes de corps ne satisfait plus entièrement les besoins. Les compagnies, batteries, escadrons, détachements… souhaitent s’identifier aussi à leur niveau et marquer leur présence, notamment sur les théâtres d’opération où ils interviennent. Chaque année de nombreux insignes non officiels voient le jour. Il s’agit d’une tolérance, aucune homologation n’étant accordée, mais devant le fait accompli il est possible que cette situation évolue un jour vers une régularisation.

La symbolique de l’insigne

Le Lieutenant-colonel Christian Benoit, chef de la division des Traditions au Service historique de l’armée de Terre donne dans une étude cette définition de l’insigne :

« … L’insigne est le support le plus commun, le plus accessible, le plus lisible de la symbolique militaire. Chaque corps se reconnaît à son insigne qui regroupe ses traits caractéristiques, les symboles dans lesquels il donne à lire son histoire, et fait découvrir sa personnalité. L’insigne est une des manifestations de «l’esprit de corps». En cela, il participe aux forces morales dont ont besoin les combattants dans la guerre que se livrent les armées en présence, sur le champ d’action de la guerre psychologique ».

Ainsi, les attributs des militaires permettent de les identifier. Les insignes qu’ils arborent les situent dans l’armée et indique leur arme et leur unité. Les symboles marquent les caractéristiques majeures de leur unité et ses traditions.

Par sa référence au passé, l’insigne militaire marque l’attachement à un héritage. Il tend à dynamiser la cohésion au sein d’une communauté particulière qui a son histoire, sa culture, ses règles, et sa raison d’être. L’homologation des insignes assure la pérennité des modèles et sert à en protéger la création originale

Les militaires tiennent à cet insigne qui est la marque d’appartenance à un groupe clairement identifié leur conférant une légitimité, et qui les désigne en tant que spécialistes dans un ou des domaines précis.

La Pucelle

Il est courant d’entendre les militaires nommer leur insigne de poitrine «la pucelle». Cette appellation remonterait à la guerre de 1914/1918. En effet, de nombreux « poilus », avant de monter au front, agrafaient au revers de leur capote la médaille de Sainte Jeanne d’Arc afin d’obtenir sa protection. Ils nommaient cette médaille vénérée «la Pucelle», du surnom de la Sainte.

A la création de l’insigne de poitrine en 1916, l’appellation changea d’objet en passant de la médaille à l’insigne. Et c’est ainsi qu’au fil du temps la qualification « pucelle » survécut, sans lien établi avec son origine.

Le surnom attribué à Jeanne d’Arc (« la Pucelle d’Orléans ») faisait référence à sa virginité constatée par des matrones à Poitiers en mars 1429 (pour preuve d’authenticité de sa mission divine), puis à Rouen en janvier 1431 (mais cette fois pour tenter de trouver contre elle un chef d’accusation).

Jeanne d’Arc (1412-1431) se nommait d’ailleurs elle-même ainsi, comme l’atteste notamment cet écrit aux Anglais du 22 mars 1429 :
« …Faites raison au Roi du Ciel ; rendez à la Pucelle qui est ici envoyée de par Dieu, le Roi du Ciel, les clefs de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violées en France. (…) …allez-vous-en en votre pays, de par Dieu ; et ainsi ne le faites, attendez les nouvelles de la Pucelle qui ira vous voir brièvement à vos bien grands dommages… ».

Armoiries de Jeanne d’Arc
L’insigne du 17

Cet insigne a été conçu en 1948. Il succède à celui (voir ci-après) du 17e Bataillon du Génie créé en 1946 en ALGERIE, devenu Génie divisionnaire la même année, unités génie parachutiste de la 25e Division aéroportée (25e DAP).

La table d’attente est un écu français moderne, crénelé en chef, émaillé d’azur. Dans le milieu, une coupole de parachute émaillée d’hermine. Au centre, deux ailes d’argent, dépassant en dextre et en senestre. Brochant sur le tout, en cœur, une cuirasse et un pot en tête d’or. En abîme, les bras d’une ancre d’argent.

Ainsi, dans un écu :

  • au fond bleu rappelant la couleur du béret que les parachutistes métropolitainsportaient en 1948,
  • dominé par les créneaux qui évoquent les missions de construction, de fortification et de protection propres à l’arme du génie, viennent s’inscrire :
  • le corselet et le casque de Sapeur, attributs traditionnels de l’Arme du Génie,reproduisant la cuirasse et le pot-en-tête de protection (contre le feu de l’ennemi et les explosifs) des ingénieurs militaires sous Louis XIV, et qui constituèrent leur insigne à partir de 1775 sous Louis XVI ;
  • l’ancre des pontonniers évoquant la mission de franchissement ;
  • et, pour une unité aéroportée, marques du génie d’assaut, le parachute et les demi-vols empruntés au brevet militaire de parachutiste qui évoquent les moyens permettant au régiment de rejoindre rapidement ses zones d’actions :aéroportage et aérotransport.

La 25e Division aéroportée (DAP) étant dissoute en juillet 1948, le Groupement du génie (GG) n° 17 du Centre des spécialités aéroportées (CSAP) est créé en août en ALGERIE.
Suite à une nouvelle réorganisation des troupes aéroportées, le 17e Bataillon du génie aéroporté (BGAP) est créé à HUSSEIN-DEY le 15 février 1949, puis s’implante en métropole le 2 mars 1949 à la caserne Banel à CASTELSARRASIN d’où il alimentera ses unités combattant en INDOCHINE, soit :

  • les trois sections successives, la 3e section étant complétée par des éléments autochtones et, pour un quart, de personnels de la Légion Etrangère, légionnaires parachutistes issus de Bataillons étrangers de parachutistes (BEP),
  • enfin, la 17e Compagnie parachutiste du génie (CPG) qui sautera notamment sur DIEN-BIEN-PHU le 20 novembre 1953 dans le cadre de l’opération CASTOR.

En 1951, la 25e Division d’Infanterie aéroportée (DIAP) est créée dans le Sud-ouest de la France à laquelle le 17e BGAP est rattaché.
Le 18 novembre 1954 la compagnie 17/1 (future 60e CGAP) et le 1er juin 1956 la 75e CGAP (ex 17/3) du 17e Bataillon du génie aéroporté (BGAP) partent pour l’ALGERIE. Le 28 novembre 1957, le Bataillon devient Centre d’instruction du génie aéroporté n° 17 (CIGAP) et alimentera en sapeurs parachutistes les deux compagnies du Génie aéroporté combattant en ALGERIE : les 60e (ex 17/1) et 75e (ex 17/3) Compagnies du génie aéroportées (CGAP), unités « génie parachutiste » respectives des 10 et 25e Divisions parachutistes.

Le 1er janvier 1963 est créé le 17e Régiment du génie aéroporté (RGAP) à CASTELSARRASIN à partir du CIGAP 17 et des deux compagnies de retour d’ALGERIE. Dissout le 30 juin 1971 (deux compagnies de sapeurs parachutistes subsistent, l’une (17/1) au sein du 1er Régiment de hussards parachutistes, l’autre (17/3) au sein du 35e Régiment d’artillerie parachutiste), puis recréé trois ans plus tard, le 1er juillet 1974 à MONTAUBAN, le 17e Régiment du génie aéroporté (RGAP) prend le 1er août 1978 l’appellation « 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) ».

Depuis 1948, cet insigne a donc successivement appartenu au Groupement du génie n° 17 (GG) du Centre des spécialités aéroportées (CSAP), au 17e Bataillon du génie aéroporté (BGAP), à la 17e Compagnie parachutiste du génie (CPG), au Centre d’instruction du génie aéroporté n° 17 (CIGAP), au 17e Régiment du génie aéroporté (RGAP) et aujourd’hui au 17e Régiment du génie parachutiste (RGP).

Fab : DRAGO – homologué H369 le 12/04/1948 – DRAGO, DELSART, ANDOR, FRAISSE – homologué G2398 le 24/09/1975.

L’insigne de l’Amicale du 17

Écu français ancien de sable crénelé en chef d’argent, chargé d’une ancre d’argent supportée par un vol du même dépassant à dextre et à senestre et d’un parachute aux suspentes du même métal et à la coupole de candide, broché en coeur d’une cuirasse et d’un pot-en-tête d’or. Le tout, soutenu en pointe d’une foi de carnation, parée de « terre de France » et de gris. Inscriptions verticales d’argent, en flanc dextre 17e et au-dessous RGP, en flanc senestre AMICALE. »

Ainsi, l’insigne de l’amicale reprend les formes et les symboles du Régiment et du génie aéroporté, ainsi que la couleur noire, première couleur de l’insigne régimentaire (1946) évoquant le béret noir des parachutistes de la 25e Division aéroportée (DAP), mais également l’une des couleurs symboliques – avec le rouge – de l’arme du Génie.

En héraldisme, la foi (on appelle ainsi deux mains dextres jointes ensemble et posées en fasce) symbolise l’union, l’amitié et la fidélité inviolable.
La foi est dite parée lorsque les poignets sont couverts de bracelets ou d’étoffes d’un émail spécial (ici le tissus d’une manche d’un uniforme militaire et d’un costume civil). Pour l’Amicale du 17e RGP, la foi de l’insigne représente les liens indéfectibles de fraternité, l’esprit de solidarité et d’entraide entre sapeurs parachutistes, actifs et anciens.

Fab : JMM

Les compagnies du 17

1ère Compagnie de combat du génie (CCG) – Bleue
2e Compagnie de combat du génie (CCG) – Rouge
3e Compagnie de combat du génie (CCG) – Jaune
4e Compagnie de combat du génie (CCG) – Verte
Compagnie de commandement et de logistique (CCL) – Noire
Compagnie d’appui du génie (CAG) – Rouge et Verte
Unité d’intervention de réserve (UIR) – Bleue ciel et Bleue marine

1ère CCG
2e CCG
3e CCG
4e CCG
CCL
CAG
UIR
Le 17e Régiment Colonial du Génie (RCG)

Le 17e Régiment Colonial du Génie (RCG) est créé le 1er mars 1944 à PORT-LYAUTEY au MAROC à partir du 72e Bataillon du Génie (BG) et du 17e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS). Dans un premier temps, les Sapeurs issus du 72e BG sont chargé de l’instruction génie des Tirailleurs du 17e RTS.
Par le 72e BG, le 17e RCG puise ses sources génie au Bataillon de Sapeurs Mineurs Portés (BSMP) de l’Afrique occidentale française (AOF) basé sur les berges du Niger à KOULIKORO, des compagnies de sapeurs mineurs de DAKAR et de pionniers du

SOUDAN, et compte de nombreux volontaires des Forces Françaises Libres de GUYANE.
Le 17e RTS créé en 1919 participa aux combats de Syrie-Cilicie et porte dans les plis de son drapeau l’inscription « LEVANT » 1920-1927″. Ce drapeau devient celui du 17e RCG.
Le 20 juillet 1944, le 17e Régiment colonial du génie (RCG) embarque à ALGER pour la CORSE. Le 20 août 1944, il participe au débarquement de PROVENCE sur la plage de CAVALAIRE ainsi qu’à la prise de TOULON.

Engagé dans les combats de la 1ère Armée (Rhin et Danube) et la campagne de FRANCE, le 17e RCG remonte la VALLEE DU RHONE, pénètre le MASSIF ALPIN, puis le JURA en septembre 1944. Il participe aux offensives menées sur la « route des crêtes » vers GERARDMER et dans les VOSGES, « ouvre la route » aux unités de chars et d’infanterie aux cols de la Schlucht et du Bonhomme en décembre 1944.
En janvier 1945, le 17e RCG participe à la réduction de la poche d’ALSACE et à la libération de COLMAR. En février il franchit de « vive force » l’Ill.
Engagé en Allemagne sur la rive gauche du Rhin, le 17e RCG franchit de « vive force » le fleuve à GERMERSHEIM (Palatinat) le 31 mars 1945.

Il participe ensuite à la campagne d’ALLEMAGNE « ouvrant la route » et jetant des ponts sur le Grand Enz, la Metter, le Danube, l’Enz et la Wurm, et contribue à l’offensive d’avril 1945 sur la ville d’ULM.

La compagnie 17/6 est citée à l’ordre de la Division par l’OG 1034 du 2 août 1945 et le régiment est cité à l’ordre de l’Armée par l’OG 1148 du 15 septembre 1945.

Dissout le 16 novembre 1945, les éléments du 17e RCG reconstituent le 72e Bataillon du génie, destiné à l’EXTREME-ORIENT.

L’insigne est un écu français moderne d’or, à la bande de gueules aux « Armes de STRASBOURG » chargée du sigle « 17 RCG » d’or, au chef de senestre chargé d’une cuirasse et d’un pot-en-tête d’or, et en dextre d’une ancre coloniale du même. Le tout sommé d’une muraille d’or crénelée.

Ainsi, surmonté d’une muraille évoquant les missions de construction et de fortification propres à l’Arme du Génie, cet insigne associe le corselet et le casque du Sapeur (attributs traditionnels de l’Arme) à l’Ancre coloniale.
La présence de la bande rouge (de «gueules») empruntée aux « Armes de STRASBOURG » se réfère au 17e Régiment du Génie, créé le 1er mars 1923, dont l’Etat-major et le 1er Bataillon étaient basés à STRASBOURG, le 2e Bataillon stationnant pour sa part en Allemagne à BIEBRICH.

Ce sont également les objectifs donnés au 17e Régiment Colonial du Génie, notamment l’honneur et l’enthousiasme de contribuer à la libération de l’ALSACE, qui déterminèrent l’inscription des « Armes de STRASBOURG » sur son insigne.

Fab : AUGIS (métal léger peint – émaillé) – non homologué.

Le 17e Bataillon du Génie (BG) de la 25e Division Aéroportée (DAP)

Créé le 1er août 1946 en AFRIQUE FRANCAISE DU NORD à partir du 91e Bataillon du Génie (BG) dont il prend le relais, le 17e Bataillon du Génie est ainsi l’unité génie parachutiste de la 25e Division aéroportée (DAP). Le 17e Bataillon du génie compte une compagnie de commandement et deux compagnies de combat.

Le 1er novembre 1946, la division est réorganisée, le bataillon dissous, et les compagnies du 17 constituent dès lors le  » Génie divisionnaire  » de la 25e Division aéroportée à laquelle elles sont directement rattachées.

La compagnie de commandement 17/9 et la compagnie de combat 17/1 stationnent en ALGERIE (Groupement aéroporté n° 1), respectivement à HUSSEIN-DEY et à BOUGIE, la compagnie de combat 17/2 (Groupement aéroporté n° 2) est basé au MAROC, successivement à MARRAKECH, SAFI et PORT-LYAUTEY. Le 15 avril 1947, une compagnie de combat 17/3 est formée à MONT DE MARSAN (Groupement aéroporté n° 3 de métropole).

En juillet 1948 la 25e Divion aéroportée est supprimée et le Groupement léger aéroporté (GLAP) est créé en ALGERIE. Le GLAP embarque pour l’INDOCHINE (Base aéroportée nord à HANOï) après avoir incorporé une Section génie aéroporté 17 constituée à SÉTIF.
En août 1948, le Groupement du génie n° 17 (CG) du Centre des spécialités aéroportées (CSAP) est formé en ALGERIE.
L’insigne créé en 1946 est un écu français moderne de sable, crénelé en chef d’argent, à une cuirasse et un pot-en-tête d’or aux matelassures de gueules brochant sur un vol d’argent dépassant en dextre et en senestre, un parachute à la coupole de candide et suspentes d’argent ainsi qu’une ancre du même au bras bordant la pointe.

Le fond noir de l’insigne évoque le béret noir des parachutistes de la 25e Division Aéroportée (DAP) porté jusqu’en 1948, ainsi que l’une des deux couleurs (avec le rouge, présent sur les matelassures) symboliques de l’Arme du Génie.

Cet insigne a été porté jusqu‘en 1948.

Fab : MORET – non homologué

La 60e Compagnie du Génie Aéroporté (CGAP)

Depuis novembre 1954, la 1ère Compagnie de combat du 17e Bataillon du génie aéroporté (BGAP) basé à CASTELSARRASIN intervient en ALGERIE.
Avec les éléments de la 17/1 et par transformation de la 19e Compagnie de Marche rentrant d’EXTREME-ORIENT, la 60e Compagnie du génie aéroporté (CGAP) est créée le 1er août 1955 à HUSSEIN-DEY.

Unité du Groupement léger d’intervention parachutiste, puis en juillet 1956 de la 10e Division parachutiste dont elle est l’unité génie parachutiste, la 60e CGAP prend part notamment à l’opération franco-britannique « Mousquetaire » à PORT SAID (1956) en EGYPTE, et à l’opération « Charrier » à BIZERTE (1961) en TUNISIE.

Le 9 septembre 1962, elle est rapatriée à la caserne Banel à CASTELSARRASIN et redevient, le 1er janvier 1963, la 1ère compagnie du 17e Régiment du génie aéroporté (RGAP).

L’insigne est constitué d’un losange de sable à la bordure de gueules, chargé d’une cuirasse et d’un pot en tête ailés dépassant en dextre et en senestre, surmontés d’un parachute et soutenus d’un croissant montant broché du nombre 60 de gueules, le tout d’or.

Fab : DRAGO – homologué G1261 le 7/6/1956.

La 75e Compagnie du Génie Aéroporté, 61e Compagnie du Génie Aéroporté (CGAP)

Le 1er juin 1956, la 25e Division d’infanterie aéroportée devient 25e Divisionparachutiste.
Avec les éléments de la 3e Compagnie, le 17e Bataillon du génie aéroporté (BGAP) basé à CASTELSARRASIN met sur pied la 75e Compagnie du génie aéroporté (CGAP).

Le 15 juin 1956, la Compagnie est envoyée en ALGERIE et participe aux opérations de la 25e Division parachutiste dont elle est l’unité génie parachutiste. La Compagnie se distingue notamment sur la frontière tunisienne, ainsi que par sa section « armes spéciales » chargée de la réduction des objectifs souterrains.

Le 30 avril 1961, la 75 change d’appellation et devient la 61e CGAP, compagnie de Génie parachutiste de la 11e Division légère d’intervention (DLI).

Elle quitte l’ALGERIE en juillet 1961 pour LONGEVILLE-LES-METZ, puis GIVET où elle participe à la création du Centre d’Entraînement Commando (CEC) de la 11e DLI. La Section de base de la 61e CGAP devient CEC de la 11e DLI le 28 octobre 1961.

Du 4 janvier au 3 mars 1962, la Compagnie intervient à BIZERTE en TUNISIE.

Le 8 novembre 1962, la 61e CGAP rejoint la caserne Banel à CASTELSARRASIN et devient le 1er janvier 1963, la 2e Compagnie du 17e Régiment du génie aéroporté (RGAP).

L’insigne est un écu français ancien de gueules à la bordure d’or chargé d’une cuirasse et d’un pot-en-tête de même, ailés de sable, surmontés d’un parachute d’or. En pointe, un croissant d’or soutenant le chiffre 75 de même.
A noter que le même modèle d’insigne, mais devant présenter après le 30 avril 1961 le chiffre 61 (de la 61e CGAP), n’a pas été porté, la compagnie ne l’ayant jamais commandé, en mémoire des anciens morts en Algérie.

Fab : DRAGO – homologué G 1382 le 24/04/1957

A noter qu’il est possible de trouver sur le marché l’insigne frappé du chiffre 61. Cependant, n’ayant pas été commandé par la 61e CGAP, c’est sans autorisation ni homologation, qu’il fut créé et vendu par A.G.

La 3e Compagnie du Génie Aéroporté Vietnamien (CGAPVN)

La 3e Compagnie du génie aéroporté vietnamien (CGAPVN) est créée le 1er janvier 1954 à HANOÏ. Elle constitue l’élément génie parachutiste du 3e Groupement aéroporté vietnamien auquel sont rattachés les Bataillons de parachutistes vietnamiens (BPVN).

La 3e Compagnie du génie aéroporté vietnamien est encadrée et formée par des officiers et sous-officiers sapeurs parachutistes détachés de la 17e Compagnie parachutiste du génie (17e CPG) de la Base aéroportée nord à HANOÏ. Elle est commandée par le Capitaine CRAMONT.

En mai 1955, la 3e Compagnie du génie aéroporté vietnamien est transférée et mise à la disposition de l’Etat du Vietnam, future République du Vietnam (Sud-Vietnam).

Son insigne reprend les symboles du 17e Bataillon du génie aéroporté (17e BGAP) et de ses unités : les couleurs rouge et noir, le corselet et le casque de Sapeur, attributs traditionnels de l’Arme du Génie ; un parachute et un demi-vol « vietnamisé » marquent la spécialisation aéroportée.

En fond d’insigne et en noir, le schéma de l’INDOCHINE française constituée des trois provinces du Vietnam (Tonkin, Annam, Cochinchine), du Laos et du Cambodge.
Ainsi, la table d’attente de l’insigne est constituée d’un rectangle de gueules en bannière, à la filière d’argent chargé d’une « Indochine » de sable, brochée en cœur d’une cuirasse et d’un pot-en-tête d’or soutenus par les suspentes d’un parachute de candide, le tout adextré en pointe d’un demi-vol d’argent en pal.

Fab : DRAGO – non homologué.