La réserve opérationnelle
L’Unité d’intervention de réserve (UIR) du 17e RGP vise à renforcer ou maintenir les capacités opérationnelles des forces d’active dans l’ensemble de leurs fonctions.
Le personnel de la composante réserve est affecté soit au sein d’unités de réserve opérationnelles, soit au titre de compléments individuels. Ce personnel occupe les mêmes emplois que le personnel d’active et se familiarise donc aux mêmes métiers.
La réserve opérationnelle offre une grande diversité de métiers à plusieurs niveaux de responsabilité :
- les militaires du rang sont combattants, mais aussi conducteurs, secrétaires, mécaniciens ou cuisiniers ;
- les sous-officiers exercent des responsabilités d’encadrement (10 à 30 personnes) de gestion ou d’administration ;
- les officiers exercent des commandements, des tâches de conception ou des spécialités de haut niveau.
Conditions d’accès à la réserve opérationnelle :
- être de nationalité française ;
- être âgé de plus de 17 ans et de moins de 35 ans ;
- être apte médicalement ;
- jouir de ses droits civiques ;
- avoir effectué sa journée de défense citoyenne (JDC) ;
- être volontaire et disponible pour servir dans la réserve opérationnelle.
Rejoignez la réserve opérationnelle du 17e RGP, contactez-nous directement au :
17e RGP
Bureau opération instruction / Réserve
Quartier Doumerc
42, Avenue du 10e Dragons BP 766
82087 MONTAUBAN Cedex Tél : 05 63 21 73 78
Pour vous renseigner sur la réserve consultez les sites :
www.sengager.fr
www.devenezvousmeme.com
Témoignages
Les réservistes du 17e RGP : « Servir encore, fidèle toujours ! »
par le Lieutenant (R) François GAIGNAULT
« Unité d’élite, le 17e Régiment du Génie Parachutiste jouit d’une excellente réputation. D’ailleurs, nous n’avons pas de problèmes pour recruter de nouveaux réservistes. Les candidatures sont nombreuses et les heures sombres que nous avons traversées n’ont pas dissuadé les jeunes de venir nous rejoindre, bien au contraire ! », explique le capitaine Yann Le Bars, commandant d’unité de la 5e compagnie.
Aujourd’hui les réservistes sont bien intégrés dans le dispositif régimentaire, mais les débuts furent plus chaotiques comme dans pratiquement toutes les unités de l’armée de Terre. Effectivement, à la fin de la conscription, en 1999, la priorité était la professionnalisation et le recrutement des EVAT. « A cette époque, nous étions une trentaine de réservistes inscrits, mais seulement une quinzaine de personnes participait régulièrement aux activités programmées », confirme le capitaine Le Bars. Il ajoute que les réservistes du « 17 » se prennent alors en main en s’inscrivant aux événements régimentaires, notamment aux épreuves sportives et aux exercices de tir. « Nous nous greffions même à certains camps régimentaires lorsque cela était possible. Je me souviens en particulier d’avoir participé, au niveau compagnie, au CEITO (Centre d’Entraînement de l’Infanterie au Tir Opérationnel) ».
Néanmoins, il a fallu attendre 2004-2005 pour avoir une volonté de l’institution visant à monter en puissance la réserve opérationnelle avec le recrutement d’anciens soldats, d’anciens appelés et de civils sans passé militaire. Dans chaque régiment, une « cellule réserve » est créée. Elle est composée de réservistes et de militaires d’active qui sont chargés d’assurer les tâches administratives, comme le suivi des formations et de la programmation des activités annuelles. Les structures s’ouvrent et des parcours sont proposés aux réservistes présentant un profil de sous-officier ou d’officier. Actuellement, c’est le Bureau Major de Réserve qui prend la relève, mais « Les réservistes de la 5e Compagnie sont bien pris en compte dans le régiment et notre organisation est bien rodée. Notre effectif se compose de 5 officiers, 40 sous- officiers et 94 militaires du rang », déclare confiant notre commandant d’unité.
Parmi les axes permanents de l’entraînement des réservistes du 17e RGP, vous avez le tir ISTC. Il demande une pratique régulière car il y a beaucoup de gestes et de réflexes à répéter. « Le tir est une priorité de la compagnie », martèle son commandant d’unité. Quant au sport, il précise qu’il fait naturellement parti des premières préoccupations mais que chaque réserviste a le devoir de s’entraîner sérieusement à titre individuel et pas seulement lors des jours de convocation au régiment. Il est vrai que l’unité appartient aux troupes aéroportées et, qu’à ce titre, les réservistes doivent-être exemplaires et irréprochables sur le plan de la condition physique. En outre, s’ils veulent effectuer des sauts en parachute dans l’année, pas obligatoires mais fortement recommandés – « C’est une obligation morale ! », souligne le capitaine Le Bars – il faut être « affûté » pour les tests physiques TAP qui ont lieu au mois de novembre. « Si vous n’êtes pas sérieusement préparé, le risque d’échec est grand. S’entraîner quinze jours avant ne suffira pas ! », commente ce capitaine qui a maintenant à son compteur de para quelques campagnes de sauts… Enfin, l’encadrement ne fait évidemment pas l’impasse sur les MICAT (Missions Communes de l’Armée de Terre) et, à toutes les convocations, le combat est au menu et l’on « drill » sévère ! « Nous avons également des créneaux réservés aux instructions particulières comme les transmissions, le secourisme ou la topographie, sans oublier le TIOR très apprécié de nos jeunes réservistes pleins d’énergie ! ».
Mais l’objectif du capitaine Yann Le Bars est aussi d’augmenter les compétences de ses hommes sur les petits engins, tels que l’Homelite (tronçonneuse) ou le Pionjar. La spécialité génie du régiment n’est pas étrangère à cette orientation un peu particulière dans la formation d’un réserviste ! Il est vrai que la 5e Compagnie du 17e RGP doit- être en mesure de participer, éventuellement, à l’alerte Guépard dont la finalité consiste à envoyer très rapidement des militaires secourir la population civile, sur le territoire national, en cas d’événement grave. Le capitaine s’entraîne donc avec ses hommes pour être capable de fournir en 48h l’équivalent, sur le plan de l’effectif, d’un groupe Proterre. Les autres missions pour lesquelles s’entraînent les réservistes sont plus classiques : renforcement du 17e Régiment du Génie Parachutiste pour les gardes, pour Vigipirate ou encore pour Héphaïstos. « Dans le cadre d’Héphaïstos, le plan national de surveillance des feux de forêt dans le Sud-Est de la France, grosso modo de Perpignan à Draguignan, une quinzaine de réservistes sont partis effectuer des surveillances et du quadrillage de parcelles boisées. Les contrôles de zone et la prise de renseignement auprès de la population pour pouvoir donner l’alerte très vite aux pompiers en cas de début d’incendie ont duré trois semaines. », indique le capitaine Le Bars qui poursuit en dévoilant que ses hommes, entre deux et huit personnels, vont renforcer les compagnies du « 17 » lors de leurs quatre missions Vigipirate qui ont lieu chaque année. « Ils se préparent en participant pendant une semaine à une MCP où l’on révise intensément les bases du TIOR, les notions juridiques spécifiques à la mission, les premiers gestes de secours et le tir ». Les missions confiées aux réservistes sont nombreuses. Une des explications est le petit volume du 17e RGP, 850 sapeurs, « C’est le plus petit régiment de génie de l’armée de Terre, alors nous essayons de seconder au mieux nos camarades d’active pour qu’ils puissent se concentrer sur leurs missions prioritaires et notamment les OPEX ».
Un des problèmes auquel doit faire face le commandant d’unité de la 5e compagnie du 17e RGP est la stabilité géographique de ses réservistes, essentiellement au niveau de la tranche d’âge 18-24 ans. « En effet, ces jeunes viennent nous voir, signent un ESR mais si cela leur plaît ils s’engagent ensuite rapidement chez les parachutistes comme militaires d’active ». Autres sources de mouvement : ceux qui partent poursuivre leurs études ailleurs ou qui déménagent à cause du boulot ! « Le turn-over est important sur cette catégorie de réservistes qui compose tout de même 70% de mon effectif global. Je n’ai que deux adjudants et un adjudant-chef pour 120 Pax… ».
Quant à la fonction de commandant d’unité, il avoue qu’elle n’est pas toujours simple et qu’elle demande une grande motivation : «Je consacre au minimum 8 heures par semaine à mon unité. Il faut gérer les effectifs, surveiller la progression des réservistes, nous sommes souvent accaparés par des questions administratives. Ce poste demande un investissement important. Je m’emploie à inculquer le sens des responsabilités à nos jeunes réservistes».
D’après lui quelles sont les motivations de ces jeunes réservistes ? « Le goût du sport, la recherche de l’esprit de camaraderie dans une société très individualiste, le prestige de notre unité et la volonté de servir qui existe encore dans notre jeunesse malgré tout ce que l’on entend ! », conclut joliment le capitaine Le Bars dont le ton traduit une pointe de fierté quand il parle de « ses petits gars » pour reprendre la célèbre formule d’un certain Marcel Bigeard…
Réserviste chez les paras, en route vers le grand saut ?
Tous les réservistes de la 5e compagnie du 17e Régiment du Génie Parachutiste ont la possibilité de passer le brevet militaire de parachutiste. Pour cela, il faut remplir deux conditions : passer une visite médicale et être déclaré apte à l’issue ; réussir les tests physiques TAP qui ont lieu une fois par an. Au 17e RGP, ils se déroulent au mois de novembre. Ensuite, l’instruction se déroule à Pau, école des troupes aéroportées, pendant une douzaine de jours. On doit faire six sauts à ouverture automatique pour obtenir son brevet para. « Ce n’est pas obligatoire, mais pour l’esprit de corps nous encourageons nos jeunes réservistes à passer ce brevet. Actuellement, 65% des réservistes de notre compagnie sont brevetés », précise le capitaine Yann Le Bars, qui a lui-même passé son brevet à l’âge de 41 ans. Des sauts sont prévus pour les réservistes au sein du régiment.
Témoignage d’un jeune réserviste de 21 ans
« Je me suis engagé au sein de la 5e compagnie du 17e RGP en novembre 2011 en tant que soldat de seconde classe. Je viens chercher dans l’armée une occupation qui sort de l’ordinaire et réaliser un rêve. Néanmoins, la réalité comprend un certain nombre de contraintes comme les exigences physiques et surtout morales. En effet, le passage de la société civile au monde militaire nécessite des obligations hiérarchiques qui ne me sont pas familières en dehors des murs du « 17 ». Passé le cap de l’intégration des « us et coutumes » militaires, la réserve m’a permis d’apprécier l’esprit de cohésion qui se manifeste à chaque instant lors de nos périodes militaires. Lors des convocations je fais des rencontres inattendues, c’est-à-dire que je rencontre des gens que je n’aurais peut-être jamais croisés dans le civil et avec qui je n’aurais jamais eu l’occasion de discuter. De plus, j’acquiers de nouvelles connaissances et davantage d’expérience. Tout cela me donne envie d’être parachutiste, école de rigueur par excellence où l’on apprend à se dépasser. Je suis fier de mon activité de réserviste au sein du 17e RGP qui me permet de prolonger une lignée familiale dont de nombreux membres ont appartenu aux forces armées de notre pays », explique le sapeur Paul de Beaunay, réserviste à la 5e compagnie du 17e RGP depuis un an.