Le quartier Doumerc

Depuis le 1er juillet 1974, le 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) est basé au Quartier Doumerc à Montauban.

Le Quartier Doumerc. 17e RGP

Le quartier DOUMERC a été édifié en 1865. Il fait partie du mouvement général de construction de casernes du 19e siècle, époque où furent élaborées des typologies pour plusieurs catégories d’édifice.
Les casernes se trouvent alors au carrefour des réflexions des ingénieurs du génie militaire, des architectes et des hygiénistes.
Répondant à des critères de stratégie, de santé, d’urbanisme et d’esthétisme, elles sont imaginées comme une ville avec leurs logements, foyers, cuisines, cantines, infirmerie, sanitaires, administration, archives, magasins, armureries, poste de garde, ateliers, écuries, espaces d’exercice… Elles apportent une réponse nouvelle, technique et humaine, aux services et au logement collectif militaires.

Le Quartier Doumerc en 1910

Il est d’usage d’employer le mot « quartier » pour la cavalerie ainsi que pour l’artillerie, et celui de « caserne » pour l’infanterie.

Le Quartier Doumerc. Le pansage.

Ainsi, de son ancienne vocation « cavalerie », le quartier DOUMERC conserve d’importants vestiges :
– par son plan général et sa vaste place d’armes dont le contour caractéristique marque l’ancienne piste pour chevaux, celle-ci ayant été transformée en « parcours d’obstacles » servant à l’entraînement des sapeurs parachutistes;
– par le gymnase installé dans ce qui était encore, avant la seconde guerre mondiale, le manège;
– ainsi que par la configuration et l’aspect extérieur de plusieurs bâtiments.

L’empreinte du 17 : innovation, fonctionnalité, esthétisme et traditions

Depuis l’installation du « 17 » en 1974, le quartier DOUMERC, tout en respectant le caractère historique de celui-ci, a été profondément modernisé, remanié, étendu et aménagé par le régiment, autant pour ce qui concerne les locaux que pour leur environnement.
D’importantes zones et bâtiments techniques ont été annexés et des travaux améliorent constamment l’ensemble dans le but de perfectionner plus encore les moyens et les capacités opérationnelles des sapeurs parachutistes et de couvrir le large spectre de leurs missions toujours plus spécialisées.

Le quartier Doumerc en 1965
(en bas le cours Foucault)
Le quartier Doumerc en 2005
(en haut à gauche les deux extensions)

En outre, il s’agit de parfaire l’esthétique du quartier, de poursuivre sa mise en valeur et par de nouveaux aménagements, par des stèles commémoratives et un Monument aux morts rénové, de rappeler l’Histoire du 17.

C’est ainsi que la place d’armes a été dotée en 2012, au pied du mât des couleurs, d’un édifice représentant un monumental brevet parachutiste stylisé.

Ce brevet parachutiste a été complété en septembre 2015 par une statue en bronze, à taille humaine, intitulée le «Démineur de l’espoir».
Cette dénomination fut attribuée au fil du temps aux sapeurs parachutistes pour les missions périlleuses, notamment de déminage, effectuées partout dans le monde au profit des forces armées françaises et alliées, ainsi qu’en faveur des populations civiles, rétablissant une vie normale dans des régions jusqu’alors dévastées et insécurisées.

C’est la Marraine du régiment, Son Altesse Royale (SAR) la princesse Caroline de Monaco, qui a inauguré le 29 septembre 2015, jour de la Saint-Michel Patron des parachutistes, la désormais emblématique statue du «Démineur de l’espoir».

Cette inauguration s’est déroulée en présence de Madame Madeleine Tézenas du Montcel, sculptrice, ancienne élève des Beaux-Arts de Paris et de Rome, qui a donné forme à cette saisissante œuvre monumentale. Madame Tézenas du Montcel avait déjà créé le modèle réduit de cette statue en 1994, sur demande du général Cambournac, alors Chef de corps du 17. Ce modèle réduit est ainsi attribué, à titre honorifique, depuis vingt-deux ans à tous les Chefs de corps ainsi qu’à tous ceux et celles s’étant particulièrement distingués dans le cadre de notre régiment et de son amicale.
La statue est inspirée des sapeurs parachutistes déminant en urgence Koweït-City en 1991, notamment dans le cadre de l’aide humanitaire en faveur du peuple koweïtien.

Remise du « Démineur de l’espoir » à notre Marraine lors de son investiture le 29 juin 2012

Inauguration du « Démineur de l’espoir » le 29 septembre 2015 par notre Marraine , en présence de Monsieur le Préfet du Tarn-et-Garonne et de Madame la Maire de Montauban.

Le Cours FOUCAULT

En 1865, le quartier DOUMERC fut construit face à un lieu prestigieux de Montauban, le « cours Foucault », vaste parc arboré de cinq hectares fondé près de deux siècles plus tôt, dont la terrasse surplombe la courbe du Tarn et offre une large vue sur la rive opposée et la plaine du Treil et, au delà par temps clair, sur la chaine des Pyrénées.
Créé sous Louis XIV en 1679 par Nicolas Foucault, Intendant du territoire de généralité de Montauban de 1674 à 1683, le cours constitua immédiatement une promenade élégante et à la mode, à une époque où la célèbre « grande terrasse » du château de Saint-Germain-en-Laye surplombant la Seine venait d’être terminée (1674).
Nicolas Foucault, futur conseiller d’Etat de Louis XIV, administrateur remarquable, aménageur, bâtisseur, érudit et esthète, marqua la ville de Montauban de son empreinte.
Au cours de son existence, il constitua une bibliothèque et des collections qui firent dire à Dom Bernard de Montfaucon, archéologue, paléographe, que celles-ci formaient « l’un des plus beaux cabinets du royaume et peut-être d’Europe ».
Aujourd’hui le cours Foucault, où se tiennent de nombreuses expositions et manifestations montalbanaises, est principalement un lieu permanent de Mémoire des conflits du 20ème siècle.
Les sapeurs parachutistes du 17e Régiment du génie parachutiste effectuent dans ce remarquable cadre historique et solennel de nombreuses cérémonies et prises d’armes.

« LA FRANCE » de BOURDELLE

Sur le cours Foucault fut érigé en 1932 un ensemble monumental d’une rare force : une statue en bronze haute de 9 m devant une table en corniche soutenue par douze colonnes de 20 m.
Il s’agit du célèbre monument aux morts de la guerre de 1914/1918, au sein duquel se dresse le premier des quatre exemplaires de la statue « La France », conçu par le sculpteur montalbanais Emile-Antoine Bourdelle.

Les Etats-Unis étant entrés en guerre en 1917, ce monument répondait au souhait de la France d’honorer les combattants américains qui se portèrent à son côté. Ce monument devait primitivement être placé à l’extrémité de l’estuaire de la Gironde, lieu symbolisant particulièrement l’amitié et la fraternité d’armes franco- américaines.
C’est en effet à la Pointe de Grave :
– que s’effectua le débarquement en 1917 des troupes américaines du général John Pershing (ce qui valut par la suite la fameuse formule attribuée au général américain Charles Stanton « La Fayette, nous voilà ! »),
– et qu’avait embarqué en 1777 le marquis de La Fayette engagé dans la guerre d’indépendance des Etats-Unis.

Emile-Antoine Bourdelle imagina une statue en bronze devant un temple contenant l’autel des morts.
La France est représentée en « Pallas Athénée » (la « Minerve » romaine), déesse de la mythologie grecque de la guerre, des armes, de la pensée et de la sagesse. La main en visière, la déesse scrute l’horizon dans la position hiératique de l’attente, guettant l’arrivée de nos alliés américains.
Flanquée du serpent de la sagesse, elle est armée d’une lance garnie de rameaux d’olivier, symbole de la Paix, et d’un bouclier en forme de Tables de la loi attestant que le Droit est à ses côtés.
L’écusson décorant le bouclier figure le combat de Saint-Michel contre le dragon, symbole de la victoire du bien sur le mal, Bourdelle mêlant ici une surprenante iconographie à la fois chrétienne et païenne.

Et ce «Saint-Michel» inattendu sur le bouclier a aujourd’hui plus de sens encore :
– les parachutistes, dont l’Archange est le Saint Patron, sont présents au Quartier Doumerc à quelques dizaines de mètres,
– et le 11 novembre 2012, les noms des trente-deux sapeurs parachutistes «morts pour la France» en opérations extérieures depuis que le «17» est basé à Montauban, ont été gravés dans le marbre du monument.

Le Général DOUMERC

Le Général DOUMERC

L’usage de baptiser les casernes et quartiers du nom d’un général illustre, de préférence natif de la ville, date de la 3e République (1870/1940).
Le quartier DOUMERC tient donc son nom du général Jean-Pierre DOUMERC, comte d’Empire, grand croix de la légion d’honneur, né à Montauban en 1765, qui participa en tant que colonel à la bataille d’Austerlitz où il se couvrit de gloire à la tête du 9e Cuirassiers.
Promu général de brigade, il prendra part aux batailles d’Essling, de Raab et de Wagram et, général de division, il participera à la campagne de Russie et à la bataille de Dresde.

Sous la Restauration il devint inspecteur général de trois divisions, puis pendant les Cent-Jours inspecteur général de la 1ère division militaire.
Son nom figure sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile à Paris.

Les principales unités du Quartier

10e Régiment de Dragons

A sa création en 1865, le quartier DOUMERC abrita le 11e Régiment de Dragons, puis de 1886 à 1912 le 10e Régiment de Dragons, de 1934 jusqu’au début de la seconde guerre mondiale le 7e Régiment de spahis algériens. En 1940 le 3e Régiment de hussards lui succède.

7e Régiment de spahis algériens

Après l’invasion de la zone libre en 1942, le quartier occupé par les troupes ennemies servit jusqu’en 1944 de lieu de détention pour des civils et résistants prisonniers avant leur déportation vers les camps de concentration. Quatre d’entre eux furent fusillés dans ses murs le 19 août 1944, jour de la libération de Montauban. Une plaque commémorative portant leur nom est apposée à l’entrée du quartier.

De 1946 à 1960, le Centre d’instruction du 9e Régiment de chasseurs parachutistes est installé au quartier DOUMERC.

Centre d’instruction du 9e Régiment de chasseurs parachutistes

Cependant, en 1949 et 1950, le Centre d’instruction du 9e Régiment de chasseurs parachutistes partage le casernement avec le 1er Bataillon parachutiste de choc puis, de 1953 à 1955, avec le 19e Bataillon de tirailleurs algériens devenu en 1954, par changement d’appellation, le 19e Bataillon de parachutistes algériens.

De 1960 à 1969 le Centre d’instruction pour spécialistes du tir de nuit et de combat rapproché est en activité au quartier Doumerc.
De 1971 à 1974 le Centre d’instruction du 35e Régiment d’artillerie parachutiste lui succède.

Le 17e Régiment du génie aéroporté (RGAP) s’installe le 1er juillet 1974 au Quartier Doumerc où il deviendra le 1er août 1978, par changement d’appellation, le 17e Régiment du génie parachutiste (RGP).