Le Tarn et Garonne
Le Tarn-et-Garonne, le département de tradition des sapeurs parachutistes.
En effet le «17 aéroporté», en provenance d’Afrique du Nord où il a été créé en 1946, a été basé à Castelsarrasin de 1949 à 1971, puis au Quartier Doumerc à Montauban à partir de 1974 jusqu’à ce jour, soit près de quatre-vingt années de présence dans le département.
Pour sa part, la Caserne Banel de Castelsarrasin, de laquelle les sapeurs parachutistes partirent combattre en Indochine, en Corée et en Algérie, est considérée (avec Hussein-Dey en Algérie) comme étant le «berceau du Génie parachutiste».
Histoire du département
La Révolution provoque une grande déconvenue pour les Montalbanais.
En effet, en 1790 la réorganisation administrative, judiciaire et militaire de la nation est mise en œuvre. Les députés de l’Assemblée Constituante créent quatre-vingt trois départements en remplacement des anciennes structures provinciales.
Ainsi le grand « territoire de généralité » de Montauban, obtenu du Cardinal de Richelieu en 1635, se trouve partagé en deux. Les provinces du Rouergue et du Quercy, jusqu’alors sous l’autorité montalbanaise, changent de nom et deviennent les départements de l’Aveyron et du Lot.
La ville de Montauban, rattachée au Lot, n’est même pas désignée chef-lieu du département : c’est Cahors qui est préférée pour sa situation géographique centrale. La fière et si prospère ville de Montauban, jusqu’alors à la tête de sa grande « généralité » (importante circonscription administrative et financière, siège d’une cour des Aides et d’un bureau des Finances), est dépouillée et réduite à l’humble rang de chef-lieu de district, puis de sous-préfecture du département du Lot.
Dès lors, les Montalbanais n’ont de cesse de retrouver leur rang. Sans succès.
Mais, en juin 1806, la situation politique étant favorable, une délégation montalbanaise est reçue au château de Saint-Cloud par Napoléon 1er. Ayant écouté la requête, l’empereur promet de se rendre à Montauban dès que l’occasion se présenterait.
Deux ans plus tard, visitant le grand sud accompagné de Joséphine, Napoléon passe la journée du 28 juillet 1808 dans la cité Montalbanaise.
Dans chaque quartier, qu’il parcourt monté à cheval, l’empereur reçoit un accueil triomphal. Se montrant très attentif aux plaintes des habitants qui se lamentaient de voir leur glorieuse ville, si industrieuse et si peuplée, réduite à un aussi modeste rang, Napoléon trace sur-le-champ (selon la légende en suivant les contours de sa main posée sur une carte), aux dépens des cinq départements voisins du Lot, de l’Aveyron, de la Haute-Garonne, du Lot-et-Garonne et du Gers, la circonscription d’un nouveau département dont Montauban est le chef-lieu, et déclare :
« Je suis satisfait de l’amour que m’ont témoigné mes fidèles sujets de ma bonne ville de Montauban. J’ai vu avec peine les pertes qu’elle a éprouvées. Je la rétablirai dans ses droits. Vous pouvez la regarder comme chef-lieu de département et je la mettrai au rang des principales villes de mon Empire. »
Le 2 novembre 1808, un sénatus-consulte consacre la volonté impériale. Cette décision offre à Montauban deux avantages : elle retrouve un rang digne de son passé et reprend sous son autorité des territoires de l’ancienne division provinciale.
En effet, le département du Tarn-et-Garonne absorbe le bas Quercy et emprunte à la basse Marche du Rouergue ainsi qu’au haut Languedoc, à l’Agenois et à la Lomagne. Castelsarrasin devient pour sa part la sous-préfecture du département.
De la préhistoire, le Tarn-et-Garonne possède d’intéressants témoignages : des dolmens à Septfonds, Bruniquel, Saint-Antonin, Loze, Saint-Projet ; des tumulus, dont le plus remarquable est celui du Bretou.
Environ 200 ans avant J.C., s’installèrent dans la région les divers peuples Celtes (Nitiobroges, Gabales, Cadurques, Rutènes, Volques,…), tribus gauloises qui marquèrent fortement le territoire : buttes, camps retranchés, certains datant de l’occupation romaine, à Asques, à Bouloc ainsi qu’à proximité de Gandalou (Gandalou fut au Vème siècle un camp Vandale, d’où son nom).
Ainsi Moissac, à la confluence de la Garonne et du Tarn, est un site très ancien : on y a retrouvé de nombreuses traces d’occupation gallo-romaine (morceaux de colonnes classiques, fragments de maçonnerie, pièces de monnaie, tessons…), et tout particulièrement il y existe encore une villa romaine, anciens lieux de culte dans l’Antiquité devenus thermes, puis transformée au IVe siècle en église (la plus ancienne connue en France).
La célèbre abbaye de Moissac aurait été fondée en 506 par Clovis en personne au lendemain d’une victoire remportée ici sur les Wisigoths. Mais il s’agit probablement d’une légende. On considère désormais que l’abbaye de Moissac a été construite au milieu du VIIe siècle, étant l’un des nombreux monastères établis dans l’Aquitaine de cette époque avec l’appui de souverains mérovingiens, tel Dagobert (602-639), et sous l’impulsion de l’évêque de Cahors, Saint Didier (630-655). Le privilège de la protection royale fut renouvelé au début du IXe siècle par Louis le Pieux, alors roi d’Aquitaine, protection remplacée ensuite par celle des comtes de Toulouse.
La première trace de l’existence de Castelsarrasin remonte à l’an 961. Par testament, Raimond 1er, comte de Rouergue, fait don à l’abbaye de Moissac de l’église Saint- Sauveur (nom toujours actuel) de Castelsarrasin, ainsi que des terres afférentes. La ville, administrée par des consuls, reçoit ses premiers textes de droit en 1230. L’église Saint-Sauveur est reconstruite « de manière somptueuse » en 1254. Elle assurera jusqu’en 1626 des fonctions conventuelles (prieuré de l’abbaye de Moissac) et demeurera jusqu’à la Révolution de 1789 la plus importante des églises du diocèse « Bas-Montauban ». Castelsarrasin a compté jusqu’à cinq établissements religieux.
Sur l’origine du nom de la ville, il existe plusieurs hypothèses. La plus probable : Castelsarrasin viendrait de « Castellum Sarracenum » (château construit à la manière des Sarrasins).
« Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam » (Non pas à nous Seigneur, non pas à nous, mais à Ton Nom seul, donne la Gloire)… la célèbre devise des Templiers plane encore sur le Tarn-et-Garonne. Les moines-chevaliers ont marqué de leur empreinte de nombreux sites et jusqu’à des noms de localités : « La Ville- Dieu-du-Temple » et « La Bastide-du-Temple ».
Ainsi, de saisissants édifices et vestiges des 12e et 13e siècles témoignent aujourd’hui encore de l’influence de l’Ordre du Temple (1118-1307), de son organisation et de sa puissance : églises, chapelles, commanderies, forteresses, donjons, tours, murs d’enceinte, granges, caves voûtées, émaillent notre contrée notamment à Auvilar, Casterus, Bruniquel, Montricoux, Caylus, Saint-Antonin-Noble-Val, Saint-Amans-du- Pech, Saint-Peyronis, Lacapelle-Livron, Villeneuve, Golfech, Ventillac, Vieules,…
C’est en 1144 que le comte de Toulouse Alphonse Jourdain fonde la ville de Montauban et lui donne son nom occitan Montalba : le «mont blanc» ou le « mont des saules » (en écho avec le nom de l’abbaye voisine de Montauriol le «mont doré»).
Lors de la croisade contre les Albigeois, Simon de Montfort s’empare en 1212 de Moissac et de Saint-Antonin, ville défendue par son vicomte troubadour Raimond Jourdan.
En 1277, Edouard 1er Plantagenêt, roi d’Angleterre, duc de Guyenne, fonde la bastide de Valence et en 1317, l’ancien évêque de Cahors, Jacques Duèze, devenu le pape Jean XXII, crée l’évêché de Montauban.
En 1348, Montauban est ravagée par la peste noire (qui restera à l’état endémique en France et en Europe jusqu’au 17ème siècle). En 1361, le traité de Brétigny livre au roi d’Angleterre Edouard III, entre autres provinces, le Rouergue, le Quercy et l’Agenais. Son fils aîné Edouard de Woodstock, le redoutable «Prince noir», gouverne sur place. Implacable et brutal, il lance des chevauchées contre qui ose contester son autorité et il se conforme aux « usages » en vigueur : pillages, incendies, destructions, ravages…
En 1369, sous le roi de France Charles V, le comte Jean d’Armagnac remporte sur les Anglais la victoire de Montalzat et investit Montauban.
En 1559, les premières assemblées calvinistes siègent à Montauban. A partir de 1561, au temps des guerres de religion, la ville devient l’une des capitales du protestantisme français. Henry de Navarre, le futur roi Henri IV, y fera de fréquents séjours. En 1570, la paix de Saint-Germain octroie aux protestants quatre places fortes dont Montauban. Aux termes de « l’Edit de Nantes », Montauban, Caussade, Saint-Antonin, Nègrepelisse, Verdun-sur-Garonne sont reconnues places de sûreté protestantes en 1598. Cependant, comme partout en France, elles le sont à titre précaire.
Ainsi, considérant qu’elles étaient devenues « un état dans l’état », le brevet de concession des places de sûreté n’est pas renouvelé, et en 1621 Louis XIII assiège Montauban à la tête d’une armée de 20.000 hommes. Face à la défense acharnée des protestants montalbanais, le siège dure trois mois et aboutit à un échec. Mais l’année suivante le roi de France revient dans la région et, afin d’isoler Montauban, prend Saint-Antonin et Nègrepelisse.
En 1629, suite à la prise de la Rochelle et à la promulgation de l’édit de grâce d’Alès, le cardinal de Richelieu ministre du roi Louis XIII entre solennellement dans Montauban. Soucieux de rallier à la cause royale tous les Montalbanais, il crée en 1635, la « généralité de Montauban », principale division territoriale de la France de l’Ancien régime et circonscription administrative de la Guyenne. Cette généralité s’étend sur deux provinces, le Rouergue et le Quercy. Cette création ouvre une page importante de l’histoire montalbanaise car elle eût, jusqu’à la Révolution, un rôle particulièrement bénéfique sur le développement du commerce et de l’industrie, le déploiement de travaux publics, ainsi que sur l’urbanisme.
En 1663, Louis XIV accroît cette fonction de capitale régionale par le transfert depuis Cahors d’une juridiction fiscale, le tribunal de la cour des Aides. Parallèlement au commerce stimulé par l’ouverture des grandes routes royales et par la navigation sur le Tarn, l’activité industrielle, textile surtout, se développe fortement.
Antoine Laumet (futur « Lamothe-Cadillac ») est né en 1658 près de Moissac à Saint- Nicolas-de-la-Grave. Envoyé par Louis XIV aux Amériques, il fonde en 1701 la ville de Détroit (son nom « Cadillac » fut repris en 1902 par les fondateurs de la célèbre firme d’automobiles de Détroit). Gouverneur de Louisiane de 1710 à 1716, il sera Gouverneur de Castelsarrasin de 1723 à 1730.
En 1779, Jacques Necker, Ministre des Finances de Louis XVI crée à titre expérimental l’Assemblée provinciale de Haute-Guyenne sur le territoire de généralité de Montauban avec pour capitale… Villefranche-de-Rouergue. Celle-ci est choisie pour sa situation géographique centrale. Mais d’autres raisons sont évoquées : choisir Rodez ou Cahors aurait signifié privilégier le Rouergue ou le Quercy ; choisir Montauban aurait été imprudent : la ville était le siège d’administrations hostiles à la création d’une assemblée provinciale craignant de se voir dépouiller de certaines de leurs attributions (l’Intendant, le bureau des Finances, la cour des Aides). Mais, face à la vive opposition rencontrée à la cour du roi, l’idée des assemblées provinciales de Necker n’eut pas d’avenir.
Au moment de la Révolution de 1789, Montauban (30.000 habitants) est la troisième ville du Sud-ouest après Toulouse (50.000) et Bordeaux (60.000). Elle occupe huit mille ouvriers à la fabrication du cadis de Montauban (étoffe de laine) et possède des industries de faïencerie, tuilerie, tannerie, teinturerie, minoterie… Mais en 1790 les divergences politiques et sociales s’ajoutent dans tout le Midi aux questions religieuses. Les tensions entre catholiques et protestants, royalistes et partisans de la réforme, provoquent des dissensions et des heurts.
Le contexte général en France mène le 10 mai 1790 à des affrontements à Montauban. Cinq gardes nationaux sont tués. Le 29 mai, 1.500 gardes nationaux et des médiateurs envoyés par le Ministre de la guerre pénètrent dans la ville. Une nouvelle municipalité dirigée par les protestants est mise en place. Celle-ci poursuivra une politique prudente, rejetant notamment dès le début le fédéralisme des Girondins de juin 1793 qui toucha rapidement l’essentiel du Midi, mais qui sera voué à l’échec. En 1793 et 1794 le programme de déchristianisation et d’extension de l’athéisme a peu de conséquences à Montauban : le Temple est fermé mais les cultes privés prennent le relai, avant que la liberté de pratique soit réaffirmée. 1794 et 1795 sont des années de disette qui s’atténue en 1796, mais l’économie reste dans une phase de dépression. C’est ainsi qu’en novembre 1799, suite au « coup d’état du 18 brumaire », le Consulat, en donnant les pleins pouvoirs à un triumvirat dirigé par Bonaparte, est accueilli très favorablement par l’ensemble de la société montalbanaise. Napoléon 1er s’en souviendra probablement en 1808 en créant au profit de Montauban le département du Tarn-et-Garonne.
L’activité industrielle avait pratiquement disparu sous la Révolution et le Premier Empire. Un renouveau apparait sous Napoléon III, au début du Second Empire, au cours duquel les activités artisanales se développent fortement, d’autant que Montauban devient, à la suite de Lavaur, le grand centre soyeux du Sud-Ouest jusqu’au milieu du XIXe siècle.
En 1850, la ville de Castelsarrasin compte 7.000 habitants. Elle se développe en particulier grâce à l’arrivée du chemin de fer, puis de “l’usine”. La ville a en effet une importante histoire industrielle : atelier monétaire en 1914 et de 1943 à 1946, elle possédera ensuite un grand établissement métallurgique. Son activité industrielle s’est prolongée jusqu’à ce jour.
Au début de la Grande Guerre, les 11e et 20e Régiments d’infanterie (RI) sont rattachés à la 33e Division d’infanterie (DI) basée à Montauban. Leurs effectifs, originaires de la région, sont répartis à Montauban et à Castelsarrasin. La 33e DI quitte Montauban le 5 août 1914. Elle est anéantie le 22 août dans les Ardennes belges lors des héroïques combats de Bertrix au cours desquels les pertes des 11e et 20e RI s’établissent, pour leur part, à plus de 2.300 hommes. Les deux régiments de réserve, les 211e et 220e RI, stationnent également à Montauban. Rattachés à la 67e DI, ils sont envoyés sur le front à la mi-août 1914 (Valmy et Vraincourt, Suippes et Hans). Les 211e et 220e RI compteront entre les 16 et 24 août plus de 1.400 tués et disparus.
Au cours de la seconde guerre mondiale, la lutte contre l’occupant s’active dès l’envahissement de la «zone libre» en novembre 1942. La lutte de la résistance est acharnée comme en témoignent aujourd’hui les nombreuses stèles, plaques et monuments commémoratifs, notamment celui du glorieux «maquis d’Ornano».
De mars à juin 1944, la «2e SS Panzer grenadier division», connue sous le nom de division « Das Reich », stationne dans la région. Cette unité comprend plus de 17.000 hommes qui seront répartis dans une vingtaine de localités dont le camp de Caylus, Montauban, Castelsarrasin, Moissac, Valence, Caussade, Nègrepelisse, traquant les résistants et commettant sur la population de nombreuses exactions, arrestations et déportations.
En juin 1944 la division « Das Reich » monte vers le front de Normandie. Sur son passage, en représailles des attaques portées par la résistance, elle provoque plusieurs massacres (notamment à Tulle et Oradour-sur-Glane). Le département du Tarn-et-Garonne sera libéré les 19 et 20 août 1944 par les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).
Géographie et démographie du département
Le département du Tarn-et-Garonne fait partie de la région Midi-Pyrénées. Il est limitrophe des départements du Lot, de l’Aveyron, du Tarn, de la Haute-Garonne, du Gers et du Lot-et-Garonne.
Bien que de faible superficie (3.718 km2), le Tarn-et-Garonne possède une grande et remarquable diversité de paysages et de reliefs.
La plaine, située entre la Garonne et le Tarn, ainsi que dans la vallée de l’Aveyron (de Montricoux jusqu’à son confluent), contraste avec les collines de la Lomagne et du nord du département. L’est du Tarn-et-Garonne est un plateau calcaire, un causse où l’on pratique surtout l’élevage. Les gorges de l’Aveyron dans la région de Saint- Antonin-Noble-Val attirent de nombreux touristes, autant pour ses paysages que pour les activités disponibles (canoë, randonnée, escalade …).
Situé sur la commune de Castanet, le Pech Maurel (510 m) est le sommet culminant du département.
Les habitants du Tarn-et-Garonne sont les Tarn-et-Garonnais. Sa population s’établissait à 231.763 habitants en 2007, soit une densité de population de 62 habitants/km2. Avec un taux de croissance annuel moyen de 1,4 % par an entre 1999 et 2006, le département occupe le deuxième rang régional après la Haute-Garonne et le neuvième rang métropolitain. Le dynamisme démographique du Tarn-et-Garonne repose sur sa capacité à attirer de nouvelles populations, notamment des jeunes actifs, des professions intermédiaires et des cadres. Le Tarn-et-Garonne est le département de la région Midi-Pyrénées qui, toutes proportions gardées, est le plus attractif pour les couples avec enfants.
Les principales villes sont : Montauban (préfecture), Castelsarrasin (sous-préfecture), Moissac, Caussade, Valence, Beaumont de Lomagne, Montech, Négrepelisse…
Climat du département
Le département du Tarn-et-Garonne se trouve entre Océan Atlantique et Méditerranée, au contact des influences montagnardes de l’Auvergne et de la douceur de la Gascogne, des reliefs pyrénéens et du Massif Central.
Le Tarn-et-Garonne possède un climat de type « océanique dégradé ». Les hivers y sont généralement doux et humides, entrecoupés de courtes périodes froides. Les hivers très froids sont exceptionnels, les chutes de neige rares, les pluies verglaçantes quasi inexistantes.
Les étés sont chauds et généralement secs. Le thermomètre affiche 30° vingt-trois jours par an en moyenne. Avec 42,4 degrés, Caylus détient le record départemental. Les pluies, essentiellement apportées par les vents d’ouest de l’Atlantique, ne dépassent pas 646 mm à Monbéqui, secteur le plus sec du département, mais par effet orographique (la masse d’air arrivant sur le relief se soulève pour franchir celui- ci, le versant au vent devient alors très pluvieux), elles atteignent 836 mm à Montaigu-de-Quercy dans l’extrême nord-ouest et même 941 mm dans la région de Caylus. Elles tombent surtout en hiver et au printemps, avec une pointe en mai. Des pluies orageuses parfois fortes ou accompagnées de grêle se produisent du printemps à l’automne.
Les vents dominants viennent d’ouest mais « l’Autan », un vent régional chaud et sec en provenance du sud-est, souffle parfois fortement.
Les brouillards, fréquents dès la fin de l’automne et en hiver, se forment principalement dans les vallées de la Garonne, du Tarn et sur le cours inférieur de l’Aveyron.
Ressources en eau
Grâce à sa situation géographique, le Tarn-et-Garonne bénéficie d’importantes ressources naturelles en eau, valorisées par la création de réseaux d’irrigation collective et par le soutien de projets individuels. Il est ainsi le département le plus irrigant de France avec 1/4 de la surface agricole utile (SAU) soit 50.000 ha irrigués.
En effet, le Tarn-et-Garonne se situe à la jonction de deux bassins versants :
– à l’Est et au Nord, le Rouergue et le Quercy drainent des eaux des premiers contreforts du Massif Central, principalement par l’Aveyron, le Tarn et leurs affluents,
– au Sud, la Garonne et ses affluents attirent des eaux du massif pyrénéen et pré- pyrénéen.
Le département bénéficie ainsi des apports d’un fleuve (la Garonne), de deux rivières majeures (l’Aveyron et le Tarn), de huit petites rivières du système « Massif central », de deux petites rivières du système « Pyrénées », et de nappes alluviales de grande capacité.
Economie du département
Par son climat, ses ressources en eau, ses terres alluviales, le Tarn-et-Garonne est un département historiquement agricole.
Les agriculteurs y représentent 6,8 % de la population active (2,2 % pour la France métropolitaine), produisant notamment des céréales, tournesol, colza, maïs, et aussi noisettes, ail… On compte près de 6.500 exploitations, dont 21 % ont une orientation « polyculture-élevage » et 16 % « élevage herbivore » avec leurs filières « bovins lait et viande », « palmipédes gras » (canards et oies grasses), « aviculture », « ovine », « caprine », « porcine ».
Le département est le 4ème verger de France. Il produit plus de 80 % des fruits de Midi-Pyrénées (raisin, prunes, melons, pommes, cerises…). Bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée (AOC), le chasselas de Moissac est particulièrement renommé.
Le Tarn-et-Garonne produit des vins de qualité. Le département est riche de ses appellations AOC, AO VDQS et Vin de Pays : Fronton, Brulhois, Saint-Sardos, Lavilledieu, Coteaux et Terrasses de Montauban, Coteaux du Quercy, Comté Tolosan.
Le département développe les agro-industries. De nombreuses entreprises travaillent dans ce secteur d’activités, notamment dans les domaines de la production (conserverie, surgelé, pâtisserie industrielle, biscuiterie…), de la transformation, du conditionnement et de la distribution de la viande, du lait, des fruits et légumes (pôle fruitier de Moissac).
La région Midi-Pyrénées est le premier pôle français pour l’aéronautique civile, rassemblant un grand nombre de constructeurs, de fournisseurs, de sous-traitants et de prestataires de services de ce secteur. Ainsi, avec ses entreprises spécialisées dans la mécanique de précision, la transformation des métaux, l’ingénierie, les études techniques, le laser et la maintenance de pièces aéronautiques, le Tarn-et-Garonne est en pointe dans ce secteur d’avenir.
Un pôle consacré à l’électronique regroupe dans le département des entreprises de production, de transformation et d’études leader dans leur secteur. Cette filière est organisée autour d’un système productif local : « Micropacc », partenaire du Laboratoire Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS-CNRS) à Toulouse.
Une centrale nucléaire productrice d’électricité est implantée sur la commune de Golfech, en bord de Garonne, en aval du confluent avec le Tarn.
Le Tarn-et-Garonne, au carrefour de deux autoroutes (A 62 – A 20), est sillonné par des réseaux de transports routiers, ferroviaires (TGV – Intercités – TER) et aériens. Situé sur deux axes (nord-sud et est-ouest), le département est un lieu de développement des activités de transport et de distribution. Ainsi, il accueille de nombreuses bases logistiques d’entreprises de la grande distribution et du transport.
Un plan de développement économique et touristique concerne particulièrement le contrat grand site de Moissac, notamment le canal des « Deux-Mers » (Atlantique- Méditerranée), des projets de pays (abbaye de Belleperche et gare de Grisolles), la base de plein air de Saint-Nicolas-de-la-Grave, et les activités de pleine nature des Gorges de l’Aveyron. L’agrotourisme (hébergement à la ferme, ateliers, vente directe) se développe.